Le Fonds Vert pour le Climat annonce ce 11 juillet 2023, l’octroi d’un financement de 22,4 millions de dollars pour un projet de gestion des inondations visant à renforcer la résilience climatique dans la région des Trois-Rivières en Haïti s’étendant sur l’Artibonite, le Nord et le Nord-ouest. Ce vaste projet devant être lancé d’ici la fin de l’année 2023 dans cette région exceptionnellement à haut risque devrait être bénéfique pour plus de 633 mille habitants tout en permettant la restauration de plus de 25 mille hectares de terres dégradés.
Cette annonce a été faite lors de la 36e réunion du Conseil d’administration du Fonds Vert pour le Climat (FVC), le plus grand fonds au monde dédié au climat. Soutenu par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), ce projet tend à réduire les risques associés aux inondations provoquées par le changement climatique grâce à une gestion durable des terres.
« Ce n’est un secret pour personne que les Haïtiens ne font pas partie des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre au monde. Néanmoins, nos communautés subissent de plein fouet les effets souvent dévastateurs du réchauffement climatique », a déclaré le ministre de l’Environnement, James Cadet disant accueillir ce donc avec beaucoup d’enthousiasme.
Le numéro un du ministère de l’Environnement (MDE) dit vouloir saisir cette opportunité de travailler avec le GCF, le PNUD et d’autres partenaires techniques et financiers pour mettre en œuvre leur programme d’action climatique au niveau national. « Le renforcement de la résilience climatique de la population locale de Trois-Rivières, qui se trouve être le deuxième plus grand bassin hydrographique du pays, est une étape importante dans notre trajectoire vers le développement durable », a-t-il ajouté.
« Les mesures à mettre en œuvre dans le cadre de ce projet devraient permettre de réduire de moitié le nombre de ménages touchés dans la plaine inondable par les inondations “une fois tous les 100 ans” et “une fois tous les 20 ans” », a déclaré pour sa part le représentant résident du PNUD, Nick René Hartmann.
Ils (qui ça ils ?) généreront également des avantages très importants dans des domaines tels que la santé, la sécurité alimentaire et la réduction des émissions, démontrant ainsi que l’action climatique est en fait une action de développement durable. « Il s’agit d’un moment décisif et nous sommes prêts à soutenir le gouvernement dans la mise en œuvre du projet, en avançant ensemble vers un avenir positif pour la nature et résilient au changement climatique, sans que personne ne soit laissé pour compte », a-t-il poursuivi.
« Nous sommes très heureux de nous associer au PNUD et au ministère haïtien de l’Environnement sur ce projet qui transformera des vies dans la région de Trois-Rivières, en protégeant les communautés des inondations dévastatrices et en créant des avenirs durables et positifs pour la nature », a souligné de son côté, Henry Gonzalez, directeur exécutif a.i. du Fonds vert pour le climat.
« Il nous permettra d’exploiter le pouvoir de la science et la détermination de l’humanité pour construire une Haïti qui ne soit pas seulement résiliente au changement climatique, mais aussi climatiquement proactive », continue-t-il.
Dans le cadre de ce projet de 8 ans, 17 740 hectares de terres seront soumis à des systèmes agroforestiers (où les pâturages ou les cultures sont intégrés aux arbres et aux arbustes) ; 7 700 hectares (77 kilomètres carrés) de forêts dégradées « châteaux d’eau » seront réhabilités ; 54 252 agriculteurs seront aidés à adopter des pratiques de gestion des terres plus durables et 1 018 290 tonnes d’équivalent de dioxyde de carbone (tCO2-e) seront atténuées.
En tant que petit État insulaire en développement aux ressources limitées, Haïti est confronté à de graves risques climatiques et est très sensible aux impacts du changement climatique, notamment des inondations et des tempêtes tropicales plus fréquentes et plus intenses, y compris de puissants ouragans provenant de l’Atlantique. Ces événements causent des dommages économiques considérables, représentant en moyenne 2 % du PIB du pays chaque année entre 1975 et 2012.
Le Fonds vert pour le climat (FVC) est le plus grand fonds dédié au climat au monde. Le mandat du GCF est de favoriser un changement de paradigme vers des voies de développement à faibles émissions et résilientes au climat dans les pays en développement. Le GCF dispose d’un portefeuille de projets et de programmes dans plus de 100 pays. Il dispose également d’un programme d’aide à la préparation pour renforcer les capacités et aider les pays à élaborer des plans à long terme pour lutter contre le changement climatique. Le GCF est une entité opérationnelle du mécanisme financier de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et sert l’Accord de Paris de 2015, en soutenant l’objectif de maintenir l’augmentation moyenne de la température mondiale bien en dessous de 2 degrés Celsius.
Jean Robert Bazile
Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF.
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