Un nombre record de plus de 100 mille réfugiés.es et migrants.es ont traversé le Darién au cours des premiers mois de 2023 dont plus de 23 mille 640 Haïtiens.nes. C’est ce qu’ont révélé les dernières statistiques publiées par les autorités panaméennes ce 14 avril 2023. Soit six fois plus que le nombre de personnes arrivées au cours de la même période en 2022. Si la tendance se poursuit, l’année 2023 pourrait s’achever avec plus de 400 mille personnes ayant traversé le Darién.
CP: Luis ACOSTA/ AFP
Selon les statistiques des autorités panaméennes jusqu’en mars de cette année, les principales nationalités qui traversent la jungle du Darién sont les citoyens du Venezuela (30 mille 250), d’Haïti (23 mille 640), de l’Équateur (14 mille 327), ainsi que des personnes originaires de Chine (3 mille 855), d’Inde (2 mille 543) et des enfants de ressortissants haïtiens nés au Chili (2 mille 499) et au Brésil (2 mille 72). Parmi les autres nationalités figurent des personnes originaires de Colombie, d’Afghanistan, du Cameroun, de Somalie et du Pérou, entre autres.
L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) mettent en garde contre une augmentation inquiétante du nombre de personnes traversant la jungle du Darién — la jungle dangereuse qui marque la frontière entre le Panama et la Colombie — à la recherche d’une protection et d’opportunités.
Le Panama est confronté à l’une des crises de mouvements mixtes les plus difficiles de la dernière décennie, dans le cadre d’un déplacement sans précédent à travers les Amériques. Après que 2022 ait été une année record, au cours de laquelle près de 250 000 réfugiés et migrants ont risqué leur vie en traversant le Darién à la recherche d’une protection et de meilleures opportunités, le premier trimestre de 2023 laisse présager une augmentation du transit de personnes par cette route.
Les derniers rapports mensuels de suivi du HCR et de l’OIM indiquent que les personnes quittent souvent leur pays d’origine pour des raisons économiques, notamment parce qu’elles n’ont pas accès à l’emploi. Plus de la moitié des personnes déclarent également avoir fui leur pays en raison d’un niveau général d’insécurité ou de menaces, ainsi que d’attaques spécifiques à leur encontre et à l’encontre des membres de leur famille.
En outre, les trois quarts des personnes ont subi une blessure ou un accident au cours du voyage, et un tiers a été victime d’une forme ou d’une autre de mauvais traitements ou d’abus lors de la traversée de la jungle de Darién. « Les dangers et les niveaux de violence auxquels sont confrontées les personnes qui traversent le Darién sont très inquiétants », a déclaré Philippa Candler, représentante de l’Union européenne (UE) auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF.
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