Selon un rapport publié par le Service national de Migration du Panama, 9 % des migrants traversant la dangereuse et périlleuse jungle du Darién en 2022 dans le cadre de leur transite vers l’Amérique du Nord, sont des Haïtiens. Un chiffre élevé à 22 mille 342 migrants haïtiens sur un total de 248 mille 284 personnes de plus de 70 nationalités. Un record, selon les autorités panaméennes.

CP: AFP
Ces Haïtiens, venant majoritairement d’Amérique du Sud, utilisent la route de transite passant par le Darién dans leur long parcours traversant plus d’une dizaine de pays menant vers l’Amérique du Nord, notamment les États-Unis et le Canada. Cette dense forêt est de plus en plus utilisée comme le lieu de transit pour des Haïtiens voulant à tout prix fuir leur pays en proie à une crise humanitaire sans précédent.
Les chiffres les plus récents donnent froid au dos. Entre janvier et février 2023, 45 mille 727 personnes ont franchi la frontière entre la Colombie et le Panama, dont 9 mille 656 enfants et adolescents et au moins 200 femmes enceintes. « Cette année, les personnes originaires d’Haïti, d’Équateur et du Venezuela représentent 77 % des migrants en transit au Panama, suivies par les ressortissants de Cuba, de Colombie, d’Afghanistan et de Chine », a fait savoir ce rapport.
La plupart des familles sont des parents haïtiens dont les enfants sont nés au Chili, au Brésil ou en Guyane, ajoute le document. Le transit difficile dans le Darién, l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde, est aggravé par des agressions, des homicides, des noyades, des agressions, des violences physiques et sexuelles et des séparations des familles.
Entre autres, dans la province de Chiriqui, à la frontière avec le Costa Rica, de petits groupes de migrants vénézuéliens arrivent de Darién pour poursuivre rapidement leur transit vers l’Amérique du Nord. « Des Vénézuéliens touchés par les mesures de libération conditionnelle ou des Haïtiens touchés par la crise sociale dans leur pays d’origine y restent bloqués », lit-on.
Le 15 février 2023, le plus grand accident de la circulation de l’histoire du Panama a été enregistré, impliquant un bus en provenance de Darién transportant 66 migrants ressortissants de Cuba, de l’Équateur, du Venezuela, de la Colombie, du Nigeria, d’Haïti, du Brésil, du Cameroun et de l’Érythrée. Cet incident a fait 42 morts (dont 4 enfants) et 24 survivants (dont 5 filles, 4 garçons, 1 adolescente et 5 adolescents).
Dix jours plus tard, le 25 février, un bus transportant 57 migrants a été incendié. L’incendie d’un bus transportant 57 migrants n’a heureusement fait aucun blessé. Ces événements ont conduit à la suspension temporaire du flux contrôlé pour l’inspection technique des transports utilisés par les migrants afin de garantir les conditions de sécurité de leur mobilité.
Cette pause temporaire et l’offre limitée de transport ont fait qu’entre le 1er et le 10 mars 2023, jusqu’à 6 mille 500 migrants auraient été bloqués à Darién, dépassant la capacité d’accueil de 600 %. Les services ont été saturés et les migrants ne sont pas en mesure de se rendre dans les centres d’accueil, surchargés. Ce qui a exposé les femmes et les enfants à la violence, à l’exploitation sexuelle et aux abus.
La hausse du nombre de personnes en transit entre 2022 et 2023, le changement d’itinéraires et l’évolution constante des profils de protection entraînent une augmentation des besoins humanitaires, en particulier pour les enfants et les adolescents.Notamment ceux qui traversent la jungle du Darién, s’étendant sur plus de 500 mille hectares l'épaisse forêt tropicale et zones de marais, sans aucune infrastructure de base. Elle constitue une barrière naturelle entre l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale et reste l’une des routes les plus périlleuses au monde, à en croire des médias internationaux.
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