Pas moins de 204 présumés bandits et proches de gangs ont été tués du 24 avril au 24 juin 2023, révèle le dernier bilan publié par le Centre d’Analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH) autour du mouvement Bwa Kale qui a déjà atteint au moins 8 départements sur 10.
Selon le document, environ 155 des présumés bandits sont tués dans le département de l’Ouest, 24 dans l’Artibonite et 12 dans la Grand’Anse dans le cadre du mouvement Bwa Kale. Le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH) dit observer un important ralentissement de toutes les formes de manifestations du mode opératoire des gangs, particulièrement le kidnapping et les tueries avec l’arrivée du Bwa Kale dans le paysage sécuritaire du pays. Toutefois, l’ONG attire l’attention sur certaines orientations du mouvement.
« Dans certains cas, le mouvement “Bwa Kale” aurait été utilisé à des fins revanchardes », critique l’ONG locale, ajoutant que s’alliant à des policiers et d’autres inconnus, des gens auraient utilisé ce mouvement pour régler des comptes avec des tiers par rapport à des conflits intérieurs de nature diverse.
« Des personnes et familles auraient été exécutées et portées disparues parce qu’elles avaient des liens parentaux avec de présumés membres de gangs ou parce que ces derniers auraient utilisé leur espace », poursuit le rapport.
À en croire le CARDH, dans certains cas, des policiers semblent être complices ou passifs, des familles ont dû fuir leurs maisons pour vivre dans la clandestinité par peur d’être victimes. Une situation qui complique davantage leur situation souligne la structure de défense de droits humains.
« Sous prétexte du Bwa Kale, certains biens, particulièrement des maisons, ont été détruits, fondamentalement, la raison serait des règlements de compte », laisse comprendre le CARDH ajoutant que des familles vivent avec la peur au ventre. En conséquence, leurs droits d’expression, de circuler et autres sont bannis.
Une réalité inquiétante sur laquelle, l’ONG faisant la défense et la promotion des droits humains, tient à attirer l’opinion publique. Elle recommande à l’inspection et la direction générale de la police d’enquêter sur certains commissariats et sous-commissariats.
Le Centre d’Analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH) plaide, à travers ce rapport, pour l’encadrement par les autorités du mouvement Bwa Kale en vue d’une sécurité durable, respectant les principes de l’État de droit, et d’éviter que la justice expéditive remplace la justice. L’ONG recommande entre autres que, de manière urgente, les autorités policières, judiciaires et gouvernementales mènent des investigations et protègent les personnes et familles exposées.
Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF.
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