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Chaque réduction de 1 % plonge 400 000 personnes dans une situation de faim aiguë, estime le PAM

Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a lancé le 12 septembre dernier, un avertissement inquiétant pour la sécurité alimentaire mondiale, estimant que chaque réduction de 1 % de l'aide alimentaire risque de pousser plus de 400 mille personnes au bord de la faim.

CP: PAM


« Alors que le nombre de personnes confrontées à la faim dans le monde atteint des niveaux record, nous devons augmenter l'aide vitale, et non la réduire », a déclaré Cindy McCain, directrice exécutive du PAM. Selon la responsable, si l’organisme international ne reçoit pas le soutien nécessaire pour éviter une nouvelle catastrophe, le monde connaîtra sans aucun doute davantage de conflits, de troubles et de faim. « Soit nous attisons les flammes de l'instabilité mondiale, soit nous agissons rapidement pour éteindre l'incendie », a-t-elle laissé entendre.


Le PAM est contraint de réduire considérablement les rations dans la plupart de ses opérations en raison de l'effondrement du financement international de l'aide humanitaire. Les experts de l'agence estiment qu'en conséquence, 24 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de la faim au cours des 12 prochains mois, soit une augmentation de 50 % par rapport à la situation actuelle. Dans le monde, 345 millions de personnes sont actuellement confrontées à une insécurité alimentaire aiguë, dont 40 millions à des niveaux d'urgence de la faim. Ces personnes sont contraintes de prendre des mesures désespérées pour survivre et risquent de mourir de malnutrition. L'assistance alimentaire du PAM est leur principal moyen de survie, et souvent la seule option qui les empêcherait de mourir de faim.


L’institution est confrontée cette année à un déficit de financement de plus de 60 %, soit le plus important jamais enregistré en 60 ans d'existence de l'organisation. Pour la première fois, le PAM a vu ses contributions diminuer alors que les besoins ne cessent d'augmenter. Les experts de l'agence craignent une catastrophe humanitaire contraignant le PAM à ne sauver que les personnes qui meurent de faim, au détriment de celles qui en souffrent. Des réductions massives ont déjà été mises en œuvre dans près de la moitié des opérations du PAM, notamment dans des zones sensibles telles que l'Afghanistan, le Bangladesh, la République démocratique du Congo, Haïti, la Jordanie, la Palestine, le Soudan du Sud, la Somalie et la Syrie. Les effets de ces réductions de l'aide vitale feront monter en flèche les niveaux d'urgence de la faim.


« Il n'y a qu'une seule façon de s'en sortir. Nous devons financer des opérations d'urgence pour nourrir les personnes affamées aujourd'hui tout en investissant dans des solutions à long terme qui s'attaquent aux causes profondes de la faim. Notre objectif commun doit être de mettre fin au cycle vicieux, insoutenable et coûteux de la crise et de la réponse », a déclaré la cheffe du PAM.


Soulignons que l’organisation internationale a été contrainte de réduire de 66 % (8 millions de personnes) le nombre de ses bénéficiaires en Afghanistan en mai dernier. En juillet, d'importantes réductions ont été opérées en Syrie, en Somalie et en Haïti. En Syrie, l'assistance a été réduite de 45 % (2,5 millions de personnes). En Haïti, le nombre de bénéficiaires a été diminué de 25 % (100 000 personnes). Pour la Somalie, le PAM a ramené le nombre de bénéficiaires à 2,4 millions. Ce qui représente une baisse de 49 % par rapport aux 4,7 millions de personnes aidées au plus fort de la réponse à la faim, à la fin de l'année 2022.


Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF.


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