En Haïti, l’insécurité alimentaire dicte ses propres lois. Selon le dernier rapport de l’Organisation Famine Early Warning Systemes Network (FEWS NET), le prix des produits de première nécessité grimpe de plus de 100 % au-dessus de la moyenne. Les ménages ne font que perdre leur pouvoir d’achat. Se basant sur ce rapport, les populations paient le prix fort de l’inflation, de la rareté du carburant et de la hausse du coût du transport.
Dans ce rapport, l’organisation Famine Early Warning Systemes Network (FEWS NET) allume son projecteur sur l’insécurité alimentaire en Haïti. Elle laisse croire que les prix des produits alimentaires de base locaux continuent d’afficher des hausses significatives. Ils fluctuent de plus de 100 % au-dessus de la moyenne quinquennale, au mois de février. Le prix de la marmite de six livres de maïs en grain local a augmenté de près de 69 % par rapport à l’année dernière. Tandis que celui du haricot noir local a augmenté de près de 57 % pour la même période.
Le FEWS NET précise dans le document que les coûts de production sont plus élevés et la récolte est quasiment inférieure à la moyenne en raison des précipitations irrégulières. Comparativement à la moyenne des cinq dernières années, le prix au mois de février de ces deux produits locaux fluctue dans une fourchette de 115 et 128 %, a en croire le rapport. À l’instar des produits alimentaires locaux, les prix des produits alimentaires importés ont augmenté en glissement annuel et par rapport à la moyenne de cinq ans dus, notamment à l’inflation persistante dans le pays. Le prix du riz, toutes variétés confondues, est 103 % au-dessus de la moyenne au mois de février.
Des causes et conséquences menaçantes ?
Le vivre de la majorité des ménages haïtiens menace d’être coupé. Les facteurs déterminants de la hausse de prix des produits de première nécessité sont multiples, à en croire FEWS NET. D’abord, le contexte macroéconomique du pays réduit le pouvoir d’achat de la population, persuade l’Organisation spécialisée dans le domaine de prévention et de réponse aux famines et aux autres formes de sécurité alimentaire. « L’inflation globale annuelle atteint 48,3 % en décembre 2022 et plus en janvier 2023 », rapporte FEWS NET en se basant sur la dernière mise à jour par l’Institut haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI).
Les ménages paient fort le prix de la non-disponibilité du carburant dans les pompes à essence. C’est un produit transversal, reconnaît-elle. « La forte dépréciation du taux de change donne en partie naissance à cette rareté chronique de pétrole. Cela a des répercussions néfastes sur la population », soutient-elle.
Alors que le problème de distribution de carburants persiste à l’échelle nationale, FEWS NET laisse croire que les groupes du secteur pétrolier privé continuent de réclamer des ajustements à la hausse du prix de la gazoline. Il est question, pour eux, de se bien conformer face à la dépréciation de la gourde. Cette situation entraîne une augmentation de la vente illégale de produits pétroliers à des prix supérieurs à ceux fixés par le gouvernement. Le prix du gallon de gazoline est de 1000 gourdes sur le marché noir, même dans la capitale, et entre 1200 et 1500 gourdes dans le reste du pays. Même dans les stations d’essence, le prix antérieurement ajusté par le gouvernement de 570 gourdes n’est pas respecté, lit-on dans le rapport.
Aussi, cette situation débouche-t-elle sur l’augmentation de prix du transport en commun. « La hausse de coût du transport et de l’alimentation sont les principaux moteurs de l’inflation », précise le rapport.
Pierre Samuel MARCELIN
Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF.
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