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Haïti : les abeilles se font rares, la production de miel menacée !

Les abeilles deviennent de plus en plus rares en Haïti. Une situation qui pourrait fragiliser la vie. En Haïti, les causes de cette disparition sont multiples et nombreuses, à en croire un spécialiste interrogé par Enquet’Action.


CP: Daniel Vincek


« Si les abeilles n’existent pas, on aura des difficultés pour la production de mangues, d’avocats, etc. Si les plantes ne se reproduisent pas, c’est la vie qui est menacée. Notre vie dépend des abeilles », a lancé d’entrée de jeu Nesly Paul en entrevue à Enquet’Action. Pour corroborer son argument, le responsable de Myèl Lakay/Miel Pur fait sienne la citation d’Albert Einstein : « Si les abeilles venaient à disparaître, l’humanité n’aurait plus que quatre ans devant elle ».


Le journaliste de la radio Lumière a fait savoir que la principale cause de la disparition des abeilles à travers le monde est l’utilisation de pesticides dans l’agriculture intensive pour détruire les insectes nuisibles. Si ce cas est fréquent dans les pays développés, dans les pays moins développés, c’est une autre histoire. Selon Nesly Paul, en Haïti, par exemple, l’une des causes principales de la disparition de cet insecte important est le manque d’investissement dans l’apiculture.


Un secteur abandonné par les autorités !


« L’État n’encadre pas ce secteur. On a de moins en moins de personnes qui évoluent dans l’apiculture et ceux qui pratiquent ce domaine n’ont pas de grands moyens », a-t-il informé. L’autre facteur, c’est la destruction des habitats des abeilles. « On coupe les arbres, on détruit les forêts alors que les abeilles vivent aux dépens des arbres et des forêts. Le fait qu’on les détruise, cela affecte sérieusement les abeilles », a argumenté l’entrepreneur soulignant que les croyances que certains Haïtiens ont envers les abeilles sont également des motifs de leurs disparitions.


Le phénomène de changement climatique est l’autre fléau qu’il faudrait ajouter à cette liste. Les abeilles fuient la chaleur. « Le phénomène El Niño a causé le feu à Pic Makaya par exemple. Quand ça arrive, s’il existait une ruche dans cet espace, les abeilles vont disparaître », a précisé Nesly Paul.


Sous le poids de l’insécurité


L’insécurité qui bat son plein dans le pays depuis au moins cinq ans, a aussi des impacts énormes sur les personnes évoluant dans le secteur apicole. La libre circulation, le luxe que les apiculteurs ne peuvent pas s’offrir. « Avec les gangs qui bloquent les axes routiers, on ne peut pas traverser Martissant, Canaan ou Croix-des-Bouquets. En ce sens, le miel reste entre les mains des producteurs », a informé Nesly Paul, détenteur d’un certificat dans le domaine de l’apiculture, l’abeille et l’environnement chez France Université Numérique.


Quand le miel dure trop de temps, il devient cristallisé. La cristallisation du miel, accélérée par la situation sécuritaire du pays, est un grand fléau pour le marché en Haïti, selon le PDG de Myèl Lakay/Miel Pur. Ce qui est naturel se transforme en véritable blocage en raison du manque d’informations. « C’est normal. Le miel est composé de glucose et de fructose. Quand le miel a beaucoup plus de glucose, il se cristallise beaucoup plus vite. Quand il contient plus de fructose, il se cristallise moins rapidement », explique l’expert.


Fabiola FANFAN


Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF.

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