La dernière évaluation de la sécurité mondiale de l’eau, publiée par les experts des Nations-Unies, fait état d’une situation critique en Haïti. Aux côtés entre autres, de Somalie, du Soudan, de la Libye, du Madagascar, de l’Afghanistan et du Yémen, Haïti figure parmi un total de 23 pays au monde souffrant d’une insécurité hydrique critique.
Si toutes les régions comptent, des pays présentant de faibles niveaux de sécurité de l’eau, les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement (PEID), en particulier, sont confrontés à des niveaux critiques de sécurité de l’eau en raison d’une série de facteurs aggravants. Parmi ces 23 pays, on compte 7 PEID et 16 PMA, dont Haïti, l’unique PMA du continent américain.
Ces 23 pays présentent un niveau critique de sécurité de l’eau, avec un score de 40 ou moins. Le groupe des pays en situation d’insécurité critique comprend deux pays des Amériques, Haïti (34) et Saint-Kitts-et-Nevis (36). L’absence de traitement adéquat de l’eau est un autre facteur essentiel de l’insécurité de l’eau dans la région. À ce niveau, Haïti a le score le plus bas à cause de ses piètres performances en matière d’accès adéquat à l’eau, aux services d’assainissement, au traitement, à la gestion et à la sécurité de l’eau, ainsi qu’à l’impact économique des catastrophes liées à l’eau.
Également, Haïti figure parmi les pays où il y a des taux élevés de mortalité liés à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène, à la mauvaise qualité de l’eau et à une faible gouvernance de l’eau.
Haïti au petit coin de l’assainissement !
Les 23 pays, dont Haïti souffrant de l’insécurité hydrique, sont également, selon le rapport de l’ONU rendu public ce 23 mars 2023, caractérisé par la contamination et la rareté de l’eau douce, une forte exposition aux sécheresses et aux inondations. Et parmi les 20 pays présentant les niveaux les plus faibles de sécurité humaine face aux catastrophes liées à l’eau, Haïti est 10e.
Le document élaboré par des experts de l’eau de l’ONU laisse comprendre que le monde en général, Haïti en particulier n’est pas sur la bonne voie pour atteindre son objectif en matière d’eau durable d’ici à 2030. Le rapport mentionne que la majorité de la population mondiale vit actuellement dans des pays où la sécurité de l’eau n’est pas assurée. Il s’agit, peut-on lire, d’une source de préoccupation majeure, car la sécurité de l’eau est essentielle au développement.
Cette évaluation mondiale publiée le deuxième jour de la Conférence sur l’eau 2023 de l’ONU fournit une comparaison multidimensionnelle de l’état de la sécurité de l’eau affectant 7,8 milliards de personnes à travers 186 pays à mi-parcours de la Décennie d’action pour l’eau (2018-2028) et de l’Agenda 2030 pour le développement durable. Le rapport fournit des statistiques très alarmantes, arguant que le monde est loin d’atteindre « l’eau propre et l’assainissement pour tous », connu sous le nom d’Objectif de développement durable (ODD6).
Une situation mondialement catastrophique
Pour plus de la moitié de la population mondiale, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement en toute sécurité reste une chimère. Plus de 70 % d’entre eux (près de 5,5 milliards) n’ont pas accès à l’eau potable. L’Afrique affiche les niveaux d’accès les plus bas, avec seulement 15 % de la population du continent pouvant accéder à l’eau.
Pas moins de 3 personnes sur 4 vivent actuellement dans des pays où l’eau n’est pas garantie. Le manque d’eau potable, de services d’assainissement et d’hygiène (WASH) est à l’origine d’un plus grand nombre de décès que les catastrophes liées à l’eau, révèle la nouvelle évaluation de la sécurité de l’eau dans le monde réalisée par les Nations Unies. Cette évaluation mondiale met en évidence des défis importants en matière de développement sur lesquels les discussions politiques devraient se concentrer au cours des sept années restantes pour atteindre l’ODD6.
Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF.
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