Alors que les survivants du massacre de La Saline ainsi que leurs proches subissent encore les séquelles du traumatisme de cet événement, les auteurs de cet acte ne sont ni jugés ni condamnés. Cinq années après, le Réseau national de défense de Droits Humains (RNDDH) s’engage à les assister et réclame encore justice et réparation pour les victimes qui vivent encore sous l’emprise de la peur.
CP:DIEU NALIO CHERY / AP
Marie Rosie Auguste Ducénat, responsable de programmes au sein du RNDDH, estime que les séquelles de ces genres d’événements sont énormes. « Il n’est pas du tout facile de regarder un membre de ta famille décapiter. Des enfants assistaient à des scènes de viol collectif à l’encontre de leur mère. Les séquelles psychologiques sont aussi énormes, et vont certainement agir physiquement sur les victimes », a fait savoir la défenseure des droits humains.
Cinq années après cet événement tragique, poursuit-elle, son ONG continue d’assister et d'aider les victimes du massacre de La Saline. Même si les organismes de droits humains n’ont pas d’assez moyens pour les assister adéquatement, leurs yeux sont encore braqués sur eux.
La défenseure des droits humains reconnaît que les victimes ont besoin d’appui psychosocial. Ce qu’ils n’ont pas trouvé malheureusement. « Après ces types d’événements, les victimes ont souvent tendance à se fatiguer et à s’effondrer. Tenant compte de l’irresponsabilité de l’État, les victimes ainsi que leurs proches sont découragés. Il est très important pour nous d’allumer chez eux, une flamme d’espoir afin qu’ils puissent retrouver justice et réparation », avance-t-elle.
Mme Ducénat avoue que le RNDHH adopte une autre approche dans ses plaidoyers. Il est vrai que nous faisons constamment des recherches, nous documentons toujours sur les événements, mais, nous ne voulons pas agit seul. Désormais, nous voulons travailler de concert avec les victimes, dit-elle en entrevue exclusive à Enquet’Action.
La responsable de programme expose la préoccupation de son organisme. Pour l’instant, leur plaidoyer consiste à contraindre les autorités judiciaires de pencher sur le cas des victimes du massacre de La Saline, pour ensuite mettre l’action publique en mouvement contre les bandits qui l’avaient commis et l’orchestrer afin qu’ils soient jugés et condamner. Soulignant qu’à travers ses démarches, ils avaient déjà obtenu de très bons résultats, car, l’action publique est mise en mouvement contre certaines personnes.
« Aussi, à travers notre plaidoyer, nous mettons la responsabilité de l’État haïtien en cause pour ne pas avoir volé au secours de la population lors de ce massacre. Car, pendant plusieurs heures ... plusieurs jours de l’événement, la police nationale n’a pas été réagit», conclut-elle.
Plus de 70 personnes ont été tuées dans la nuit du 13 au 14 novembre 2018 lors des attaques armées menées contre le quartier de La Saline située au cœur du centre-ville de Port-au-Prince. Un massacre qui a duré plus de 14 heures alors que se retrouve à moins d’un kilomètre des postes de police qui n’ont pas su porter assistance aux populations attaquées férocement par des gangs armés appuyés par les autorités, selon le RNDDH.
Fednel Monchéry proche du pouvoir et ancien directeur général du ministère de l’Intérieur et Joseph Pierre Richard Duplan ex-représentant direct de l’ancien président Moïse dans l’Ouest – soupçonnés d’implication dans le massacre de novembre 2018, à en croire le rapport de la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ) n’ont pas été arrêtés, voire entendus, par les autorités judiciaires disant enquêter sur le massacre.
Pierre-Samuel Marcelin
Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF.
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