Lors d’une interview accordée à Magik9, ce mercredi 8 mars 2023, l’agronome Jean Robert Sultan informe que la Forêt des pins est en feu depuis plus de deux semaines. Selon lui, cet incendie laisse des dégâts nonmesurables sur un espace évalué à plus de 119 hectares de terre.
Aux yeux de Jean Robert Sultan, les Gardes forestiers sont impuissants face au déferlement de la situation, l’État démissionne. Seuls les citoyens responsables peuvent porter la main forte à cette bataille pour le sauvetage et la conservation de la forêt. Depuis plusieurs jours, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. Des feux d'origine incertains. Certaines voix s’élèvent pour le pic Macaya dans le Sud, d’autres pour la forêt des pins, dans le département de l’Ouest.Mais aucune voix officielle n'a, jusqu'à présent, réagi sur ces incendies qui tendent à détruire les réserves forestières du pays. Le responsable de la Fondation Reboisement par l’Éducation croit qu’au regard de la configuration du feu qui ravage la forêt des pins, il serait d’intention criminelle.
« Dans le passé, les feux qui ravageait la forêt dans les périodes de sécheresse surgissaient du fait que des gens avaient besoin de l’espace pour faire leurs jardins, d’autres pour la cuisson et certains d’autres pour régler les litiges entre ceux qui se luttaient pour des postes », rappelle l’agronome, soulignant qu’il est difficile de mettre fin à ce qui se passe exactement à la forêt des pins. Selon lui, les habitants de Fonds-Verrettes cultivent tranquillement leurs jardins à l’intérieur de la forêt alors que ce n’est pas autorisé. L’agronome confie que trois ans de cela, l’on était à plus de 4 000 hectares, mais avec la dégradation de l’espace, la forêt est réduite à moins de 3 000 mille hectares.
Ce n’est pas la première fois que ces incendies dévastateurs ravagent la forêt. En 2015, un incendie s’est éclaté. Il a détruit un nombre important de pins. Depuis lors, ces espaces incendiés n’ont pas eu le temps d’être repeuplés de pins. Ils sont envahis par les gens en quête de denrées pour des cultures éphémères. Plus tard, en 2022, le collectif de photojournalistes haïtiens, K2D, a lancé un cri d’urgence pour la forêt qui était sur le point d’être détruite par l’utilisation arbitraire des riverains : jardin, planches, allumettes, charbons de bois ou bois de pins pour la cuisson. Et, tout ça continue dans l’indifférence totale des autorités.
Jean Robert Bazile
Ce projet de contenus est soutenu par l’IFDD/OIF.
Comments