Le Groupe d’appui aux rapatriés.es et aux Réfugiés.es (GARR) a rendu public son rapport mensuel sur les activités migratoires haïtiennes pour le mois de février 2023. Paru ce lundi 12 mars, il fait état du triste constat des violations flagrantes des droits des Haïtiens et Haïtiennes en République dominicaine.
Le rapport souligne que les pratiques de traite et de trafic des migrants.es poursuivent leur course avec la complicité des militaires dominicains et le rapatriement fait son chemin. 13 090 rapatrié.es, 8 219 retours spontanés, 3 119 refoulements sont entre autres les chiffres avancés par l’organisation des droits humains pour quantifier les activités migratoires des ressortissants haïtiens en République dominicaine.
Parmi ces chiffres, l’organisation note un total de 219 femmes enceintes et 331 mineurs non accompagnés. Ces chiffres sont répartis en 16 088 hommes, 5 512 femmes, 1 557 garçons, 1 271 filles. Le groupe des rappatrié.es compte les migrantes.es qui ont été arrachés.es de leur demeure ou de leur travail pour être expulsés.es en Haïti.
Celui des retours spontanés est ce groupe de personnes touchées par les violences de tous ordres qui ont décidé, volontiers, de retourner en Haïti pour échapper aux brutalités et traitements inhumains affligés.es aux ressortissants haïtiens. Le dernier groupe, le refoulement, comprend des Haïtiens et Haïtiennes apprehendés.es dans leur tentative d’entrer en République voisine. Ces personnes sont refoulées en Haïti sans même arriver à destination.
Dans ce même rapport, la structure de défense et d’appui aux rapatriés.es et aux refugiés.es souligne avoir observé, durant les cinq derniers mois, cette situation alarmante de violations massives des droits des migrants.es haitiens.nes en République dominicaine qui n’a pas bougé d’un cran.
Violences, les abus, les expulsions forcées, les traitements inhumains et dégradants, la discrimination et l’absence de protection juridique ont constitué, selon GARR, autant d’entraves pour la communauté migrante haïtienne. Tout en soulignant que les femmes et les enfants sont les plus grandes victimes de ces pratiques inhumaines, GARR rapporte que les témoignages recueillis auprès des victimes portent la brise de la violence très outrée qui souille la dignité de tout être humain.
Les Haïtiens et Haïtiennes connaissent ces sacrilèges : viols sur les femmes, attouchements sexuels, maltraitances physiques, vols… Cette légion de personnes rapatriées en Haïti, ils/elles sont perdu.es sans boussole et sans soutien aucun face à un avenir incertain, lit-on dans le rapport.
Par ailleurs, l’organisation note que 7 migrants haïtiens dont un mineur ont trouvé la mort dans les mouvements d'effervescences liés à la crise politique au Pérou, depuis le début de l’année. Du côté des autorités Turques et Caïques qui ont déjà suspendu l’octroi des visas de touristes aux Haïtiens pour une période de 6 mois, le 9 février dernier, un train de mesures pour contrecarrer le flux des migrants haïtiens augmente de 52 % selon les autorités.
Du même souffle, elle fait noter qu’à Cap Cana, le 10 février dernier, les agents de la migration dominicaine, ont perpétré une vague de violence contre les travailleurs haïtiens. Jean Modes Fontas, un travailleur haïtien a été tué, 71 travailleurs ont été du coup expulsés contre 8 autres qui sont emprisonnés.
À l’occasion, le GARR a dénoncé le laxisme des autorités haïtiennes face au déferlement de cette morose situation.
Jean Robert Bazile
Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF.
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