Le journaliste reporter d’images collaborant notamment à Enquet’Action, Rosemond Jean-Baptiste, est sorti deuxième lauréat de la catégorie audiovisuelle de la 8e édition du Prix jeune journaliste en Haïti tenu à l’initiative de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) autour du thème « l’insécurité et ses conséquences sur la société ou sur l’économie en Haïti.
« Ti Kajou, le chemin de l’espoir », tel est le reportage qu’a réalisé le journaliste reporter d’images Rosemond Jean-Baptiste pour le compte de ce concours au cours duquel plus d’une soixante de journalistes ont concouru. À travers ce travail, l’originaire de Limbé (Nord d’Haïti) a voulu aborder le problème d’insécurité qui sévit à Martissant, entrée sud de Port-au-Prince.
« J’ai pu remarquer qu’en fuyant Martissant, les gens, qui se sont substitués à l’État, ont inventé Ti Kajou comme échappatoire. Ils ont créé une route quasiment faite à la main », a-t-il souligné.
Une destination assurée?
Ti Kajou a fait surface peu de temps après que des affrontements entre gangs armés se sont déclarés à Martissant en juin 2021. Ce chemin bondé de poussière (de boue en saison pluvieuse), privé de toutes infrastructures, sert de passage alternatif à plus d’un voulant se rendre au sud de la capitale d’Haïti. La traversée est garantie, contrairement à Martissant même si elle est aussi contrôlée par des civils armés.
« C'est eux qui décident qui doit passer et quand passer. C'est encore plus difficile pour un journaliste qui souhaite filmer les lieux », a dit Rosemond, ancien JRI de MagHaiti, avouant avoir puisé dans ses contacts pour en avoir l'accès. Le coût du transport est l'autre difficulté majeure de Ti Kajou.
Si on a besoin d'environ 100 gourdes pour traverser la route de Martissant, il faudrait penser à au moins 1000 gourdes pour Ti Kajou, si l'on souhaite le faire à moto. Ils sont plusieurs, privés de moyens, à se lancer dans l'aventure à pied. « Arriver à destination en empruntant cette route de l'espoir, leur plus grande motivation », peut-on observer dans le reportage du jeune journaliste de 27 ans.
Coup d'essai, coup de maître?
Rosemond Jean-Baptiste est à sa première participation au prix jeune journaliste en Haïti qu'organise chaque année l'OIF depuis 2015. Cette unique participation lui a valu la deuxième place pour la catégorie audiovisuelle. « Je suis fier d'avoir reçu cette distinction. Mais, je regrette de ne pas pouvoir y revenir pour remporter la première place », souligne-t-il.
Une première place que Max Stanley Léveillé, journaliste de la Radio Sans Fin (RSF) a décroché dans cette édition avec brio. Toutefois, le jeune journaliste, d'environ trois années de carrière, se dit fier du travail qu'il a réalisé. Même si faire parler les gens qui passent par le chemin de l'espoir n'a pas été chose facile pour le compte de son reportage.
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