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Sommet Konbit jèn lidè, un évènement incitatif à l’engagement communautaire en Haïti

La Structure organisée des visionnaires pour un environnement meilleur (SOVEM) et ses partenaires ont réalisé la première édition du sommet konbit Jèn lidè le dimanche 7 mai dernier à Delmas. Éducation, économie, agriculture, développement durable ont été, entre autres, les principaux thèmes abordés lors de l'événement organisé en présence de plus d’une centaine de jeunes.



Reportage


C’est dans une salle bien remplie que Rolando Caidor a lancé le premier panel de la première édition du sommet Konbit Jèn Lidè (rassemblement de jeunes leaders, en français). L’éducateur de carrière avait pour mission d’entretenir le public sur l’Objectif de Développement durable (ODD) 4. À l’occasion, le jeune leader à renouveler sa volonté de lutter pour l’existence d’une autre école haïtienne. Un combat de vieille date. « Je fais partie de la minorité qui se bat pour que l’enseignement en Haïti soit fait en créole. Je me bats pour qu’il y ait les mêmes livres dans les écoles. Je me bats pour la formation continue des enseignants », a-t-il fait savoir.


Dans cette lutte qui s’annonce longue et difficile, le professeur Caidor dit souhaiter l’élimination de toutes formes de violence dans les salles de classe. Phénomène qu’il juge d’anormal. « L’école de qualité, comme le réclame l’ODD 4, se fait sans violence. En usant de châtiments corporels dans une salle de classe, on apprend aux élèves que la meilleure façon de résoudre un problème est de se servir de la violence », a fait remarquer l’éducateur tout en invitant l’assistance à s’engager dans une quête pour le changement de leur communauté.


Un engagement que Zreck Norélia, autre panéliste du sommet, a déjà pris. Durant son intervention, le professionnel de la presse a laissé croire qu’un journaliste peut-être un agent de développement communautaire. « Il a la capacité de porter un changement chez une personne à travers son travail. Il peut l’aider à changer beaucoup de choses. Le journaliste peut également stimuler le travail de l’État », a précisé celui qui dirige également une école de journalisme dans la capitale haïtienne.


Dans une atmosphère de bonne ambiance où les rires et les applaudissements ont plu, Zreck Norélia en a profité pour faire savoir aux participants de l'événement que les médias peuvent mettre le pays sur la voie du développement. « Je dis que la mission des médias c’est de former, d’informer et d’éduquer pour transformer. La presse peut aider Haïti », a insisté le journaliste de la Storm TV.


Un pari réussi ?


En plus des panels ayant abordé la question d’éducation et de médias, d’autres ont mis l’accent sur l’agriculture, l’innovation ou encore l’environnement. Un line-up ayant plu à Stéphanie, l’une des participantes. La résidente de Pétion-Ville encourage les organisateurs à continuer sur la même lancée. « Il n’y a pas vraiment ce genre d’espace dans le pays. On comprend vite pourquoi, puisque la situation sécuritaire est assez délicate. Je devais profiter de cette occasion et j’espère être là lors du prochain évènement », a-t-elle souligné.


Prochain évènement ? Jean Gardy Charles, le représentant de La Structure organisée des visionnaires pour un environnement meilleur (SOVEM), l’une des structures organisatrices du sommet, y pense déjà. Le jeune leader communautaire soutient qu’il est plus qu’important de continuer à faire des rassemblements bien qu’il se dit étonné du nombre de jeunes ayant participé à ce sommet. « La participation de 100 jeunes dans une activité en pleine insécurité, problème de carburant, de famine… ça veut dire quelque chose. Pas mal de choses auraient pu empêcher ces jeunes de se réunir », a-t-il fait savoir.


Le coordonnateur général de SOVEM, souligne que l’idée du sommet Konbit jèn lidè vient de sa participation au concours de Jeune leader d’Haïti. « En pensant à l’incroyable travail des jeunes, je me suis dit à quoi bon de travailler chacun de notre côté, pourquoi ne pas regrouper les jeunes. Nous avons pu identifier ce problème et nous l’avons résolu avec le sommet », a souligné Jean Gardy Charles.


À travers l’organisation qu’il dirige, le responsable de SOVEM s’est donné pour objectif de s’unir avec d’autres leaders communautaires et de s’engager pour poser des actions durables. « L’idée c’est de voir comment d’ici 2030 des leaders ayant un ensemble de visions peuvent agir pour impacter leur communauté parce que selon mes analyses, en 2030 nous serons toujours en retard », a fait savoir celui qui dit croire au regroupement.


S’offrant un satisfecit pour le sommet, Jean Gardy met déjà le cap sur d’autres rassemblements. Les écoliers, ses prochaines cibles. Il compte les sensibiliser notamment sur la question du droit et de la protection de l’environnement, un des axes principaux de l’organisation qu’il dirige. Le jeune leader dit prendre à cœur ce combat ajoutant qu’on a tous une redevance envers l’environnement.


Conscient de la gravité de la situation du pays, Jean Gardy croit tout de même que le combat n’est pas totalement perdu. « Haïti de tous les impossibles renaîtra de ses cendres. Haïti de tous les impossibles va pouvoir impacter le monde », a-t-il conclu.


Jeff Mackenleny GARCON


Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF.


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