En dépit du climat d’insécurité qui bat son plein dans la capitale haïtienne, la 17e édition du festival international de jazz de Port-au-Prince s’est quand même tenue du 25 au 28 janvier 2024. Durant ces quatre jours, les amants.es de la culture, de la musique et du jazz se sont donné rendez-vous.
Les festivités ont été lancées à Pétion-ville en présence de plusieurs ambassadeurs, de mélomanes et de passionné.es de la culture. Et comme à l’accoutumée, c’est le ministère de la Culture et de la Communication (MCC) qui s’en est chargé. « C’est un pur bonheur. Je suis ravie de vous souhaiter la bienvenue à la 17e édition du Festival de jazz de Port-au-Prince qui est un coup de foudre qui perdure, qui revient chaque année en musique et convivialité. Depuis toujours, la musique a su consoler et trouver les notes et les mots justes à imprimer sur les peines et tous les espoirs », a déclaré la ministre Emmelie Prophète Milcé, numéro un de l’institution.
Selon Mme Milcé, le MCC est convaincu que tous ceux et celles qui ont couvé l’idée d’un festival de jazz en Haïti ont tout donné pour transformer ce projet en événement prestigieux tout en étant pédagogique. « Je profite de l’occasion pour exprimer ma reconnaissance aux organisateurs du festival qui, malgré vents et marrées, rassemblent les amoureux et amoureuses de la musique autour de ce point central qui s’est donné pour mission de recevoir de grosses pointures internationales de la musique au côté des meilleurs talents haïtiens. Tout ça, en favorisant l’émergence de jeunes artistes qui n’ont jamais cessé de nous émerveiller. Il y a de quoi à être admiratif », fait-elle savoir en soulignant que le PapJazz est un lieu de découverte des talents, d’expérimentation artistique et originale et de réappropriation des plus grands et plus populaires en termes de jazz.
Du côté des prestations, c’est le pianiste espagnol Abe Rabade, accompagné du bassiste haïtien Gérald Kébreau, qui a lancé la balle. Tout de suite après, l’artiste haïtien Beethova Obas a pris le trône pour une performance impeccable où il a cantonné plusieurs morceaux de ses musiques mythiques. Maudeline Dérival, l’une des lauréates du concours « Ann chante Beethov » l’a rejoint pour interpréter avec lui « kite m ri ». La rescapée de la guerre des gangs de Carrefour-feuilles était imbibée d’émotion au cours de sa prestation. Ce qui a fait frissonner le public.
Pour clôturer la première soirée, le chanteur et bassiste camerounais Richard Bona a fait bouger l’assistance avec sa performance haut de gamme. Lui qui fait son retour après 11 ans d’absence. « Mon manager avait mis l’accent sur le climat d’insécurité qui règne en Haïti. Histoire de m’avertir sur tout ce qui peut m’arriver pendant mon séjour dans le pays. Je lui ai répondu que Haïti c’est chez moi », a-t-il révélé en faisant rire le public.
Une programmation richissime et entrainante.
Pour la deuxième journée, la scène Barbancourt a été menée par le mexicain Jeromino Gonzalez et l’artiste Gwolobo qui ont fait danser le public. Erol Josué, Raggae Mapou (Haïti) et Ludovic Louis de la Martinique ont ébloui l’assemblée pour la troisième journée. Et pour clôturer en beauté, les mordus de bonne ambiance musicale ont eu droit à la prestation de la formation Kai de Richard Cave qui, avec ces tubes, a fait trembler la foule, beaucoup plus nombreuse les jours précédents.
La 17e édition du festival international de jazz de Port-au-Prince a également vu, durant ses quatre jours de programmation, la performance de Follow Jah, une bande à pied avec ses danseurs et danseuses muni.es de pancartes comportant de slogans faisant la promotion pour la protection de l’environnement.
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