Lancé par l’Organisation internationale du Travail (OIT), la première phase du projet de développement de la culture de l’arbre à pain fait vivre déjà 1 000 producteurs comme bénéficiaires directs dans la région de la Grand’Anse. Toutefois, l’organisme veut toucher, dans le cadre de la deuxième phase de cette campagne, 3 000 producteurs d’ici 2024.
L’Organisation internationale du Travail (OIT) développe déjà un partenariat avec le Programme alimentaire mondial (PAM) dans la Grand’Anse. Selon le conseiller technique principal de l’organisme, Fabrice Leclercq, le fruit à pain devrait s’installer convenablement dans la cuisine haïtienne. « L’objectif c’est dans un premier temps d’établir les cantines scolaires dans la région de la Grand'Anse. Pour ensuite toucher les autres départements », dévoile-t-il.
M. Leclercq fait savoir par ailleurs que c’était plus facile pour l’OIT de démarrer ce projet dans la Grand'Anse. « Mais, nous comptons l’étendre à d’autres départements du pays lorsque nous aurons bien maîtrisé à la fois les quantités, la logistique et tous les éléments importants nous permettant d’assurer une meilleure livraison régulière de ce produit ». Le conseiller technique souligne que l’OIT ne peut pas être partout et efficace à la fois. « C’est ce qui a pour l’instant justifié notre présence dans la Grand'Anse. De plus, le bailleur qui nous finance souhaite qu’on reste encore dans le grand sud du pays », affirme-t-il.
Cependant, Fabrice Leclercq précise que ce projet est destiné aux Haïtiens. Il n’a envie d’exclure aucune région du pays. « Si nous avons suffisamment de financement, nous aurions déjà répliqué le projet aussi dans le Grand Nord du pays. D’ailleurs, nous travaillons déjà dans le Grand Nord précisément à Cap-Haïtien, Ouanaminthe dans le domaine textile et dans les parcs industriels », lance-t-il.
M. Leclercq veut certes progresser, mais de manière gérable, dit-il. « On va devoir attendre la deuxième phase du projet d’ici l’année 2024, pour toucher le maximum de communes possible. Nous aimerions nous étendre franchement à davantage de communes. Tout en passant de 1 000 à 3 000 producteurs comme bénéficiaires directs », indique-t-il, rappelant que l’OIT a déjà enregistré plus de 6 000 producteurs sur sa plateforme d’intelligence logistique.
En vue d’élargir son plan d’action sur Haïti, l’OIT entame des discussions avec le Fonds International de Développement agricole (FIDA), qui prévoit à présent un financement conséquent pour la zone du Sud-Est. « Nous sommes en train de voir comment on pourrait répliquer l’approche du projet que nous avons développé dans la Grand'Anse pour le redressement d’autres chaînes de valeurs aussi dans le sud-est du pays », rassure fermement M. Leclercq.
Étant déjà effectué la fermentation du cacao et la transformation du fruit à pain, sur cette lancée, l’OIT compte poursuivre dans le domaine du renforcement de capacités de tous les acteurs. « Nous agissons plutôt sur l’aspect technique, sur l’outillage et de matériel pour aider les producteurs à améliorer leurs productivités. Et, nous souhaitons augmenter davantage la capacité des acteurs institutionnels comme la Direction agricole de la Grand'Anse et les bureaux avec lesquels nous souhaitons collaborer notamment pour la poursuite de la plateforme d’intelligence logistique », avance le conseiller technique spécial.
Pierre-Samuel Marcelin
Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF
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