top of page

Quelques mois après le tragique séisme de janvier 2010, a pris naissance dans le paysage médiatique haïtien
un projet baptisé Ayiti Kale Je (AKJ). Ce dernier constituait un partenariat médiatique entre l’agence en ligne
Alter Presse, la Société d’Animation et de Communication Sociale (SAKS), le Réseau des femmes des radios
communautaires (Refraka), des étudiants.es de la Faculté des Sciences Humaines (FASCH) de l’Université
d’Etat d’Haïti (UEH) et l’Association des Médias Communautaires Haïtiens (AMEKA, en créole). AKJ s’est
donné, entre autres, comme objectif « de faire du journalisme d’investigation pour examiner et exposer les
questions et les projets liés à la ‘’reconstruction’’ d’Haïti d’un point de vue local et progressiste ». Mais aussi,
« exposer l’imposture ou l’obscurantisme des médias grands publics [notamment, radios, télévisions, journaux],
du gouvernement et des institutions multilatérales, bilatérales et humanitaires qui participent à la
‘’reconstruction’’ ».
De 2010 à 2015, AKJ a jeté ses filets sur un large éventail de sujets et parvient du coup à faire un journalisme
d’investigation qui a atteint son maximum d’efficacité. Ainsi, a-t-il publié plus d’une quarantaine d’investigations
sur des sujets d’intérêt public dont: le choléra, la problématique du logement, le cash for work (argent contre
travail), l’insécurité alimentaire, les élections, le déboisement, des méga projets de multinationales,
l’avortement, les parcs industriels, l’assainissement et l’eau potable, l’alcool frelaté et les mines d’Haïti.
Parlant de AKJ, dans un texte titré: La « reconstruction » en Haïti sous la loupe d’un réseau progressiste, Jane
Regan, sa fondatrice souligne que « des partenaires haïtiens se sont constitués en une forme probablement
unique de collaboration, guidés par les plus anciens principes du journalisme et du ‘’journalisme d’investigation’’
tel qu’enseigné à l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), et
influencés par les théories de la communicacíon popular et les concepts de Freire, puis, aux Etats-Unis, par les
leçons tirées du ‘’journalisme en réseau’’ et des dernières tendances en enseignement journalistique ».
Ces enquêtes, qui ont eu des échos nationaux et internationaux, démontrent l’intérêt manifeste du public
d’apprendre sur des réalités sociales non couvertes dans les médias traditionnels. Elles mirent en lumière
l’échec, le trafic d’influence, l’affaiblissement des gouvernements haïtiens par les ONG, le non-respect des
promesses et engagements, l’irresponsabilité et le manque de transparence des acteurs comme l’Etat, les
institutions humanitaires et le secteur privé des affaires.
A titre d’exemple, la grande enquête de ce Consortium médiatique réalisée en 2012 sur la question minière
dans le pays a contribué à pousser le Parlement haïtien à adopter en 2013 un moratoire sur les activités
minières. Ses enquêtes restent aujourd’hui encore des reportages de référence servant de sources
d’informations pour des académiques, chercheurs, étudiants.es et journalistes en quête de données crédibles
sur des thématiques clés.
En somme, AKJ a révélé les dessous de la ‘’reconstruction’’ d’Haïti, a poussé des institutions de l’Etat à rendre
peu ou prou des comptes et des institutions humanitaires à réagir et à changer dans une certaine mesure, leurs
stratégies d’intervention. Une « contre-information recueillie aux prix de grands efforts et proposant une critique
des politiques de ‘’reconstruction’’, de ‘’développement’’ et des projets qui s’imposent à Haïti et à sa
population », pour reprendre les propos de la journaliste et professeure de journalisme d’investigation à la
FASCH, Jane Regan dans  La « reconstruction » en Haïti sous la loupe d’un réseau progressiste.
Ainsi, l’hibernation de Ayiti Kale Je, fin 2015 a laissé un vide certain et non comblé dans le paysage médiatique
haïtien qui se résume au journalisme d’actualité – fait de notes, communiqués, et conférences de presse. Un
journalisme qui ne dénonce pas, ne remet pas en question et n’exigeant pas des comptes aux autorités. Un
journalisme réduit au traitement de questions liées à la politique – excluant l’environnement, le social et
l’économique de l’agenda.
C’est dans ce contexte qu’a été lancé en 2017, Enquet’Action dans l’objectif de prendre la relève du
journalisme d’investigation en Haïti. Il s’inscrit dans une démarche visant à donner un nouveau souffle aux
médias et susceptible de redonner du crédit au journalisme. Ce journalisme engagé vise à rétablir la confiance
de l’opinion publique dans les médias souvent accusés de complicité avec les pouvoirs politiques et
économiques. Ce qui renforcera et préservera le rôle de « chien de garde » que le journalisme est appelé à
jouer dans une société démocratique.

Enquet’Action est un média en ligne d’investigation journalistique créé le 1 e février 2017 à Port-au-Prince et
lancé officiellement le 1 er juin de la même année. Axé sur le journalisme de qualité qui croit en l’accès libre à
l’information, il est parvenu à se distinguer dans le paysage médiatique haïtien en offrant des contenus
multimédia dont la qualité est de plus en plus reconnue. Il est né de la volonté de renouer avec les
fondamentaux du journalisme qui vise la quête de vérité afin de permettre à la presse de jouer véritablement
son rôle de contre-pouvoir.


Enquet’Action est un média indépendant, sans publicité et sans aucun lien avec un groupe politique ou
économique. Il reçoit des dons et du soutien de fondations, d'institutions et de citoyens qui croient dans le
journalisme de qualité. Nous sommes contre la logique de journalisme de marché, de gouvernement, de
caniveau ou de connivence qui prévaut dans l’espace médiatique haïtien. Nous croyons plutôt dans la
dynamique d’une presse libre éditorialement, indépendante économiquement. Mais aussi, une presse d’intérêt
général qui questionne, critique et expose tous les points de vue. Nous n’acceptons que des financements qui
n’influencent et ne déterminent notre contenu, car nous voulons rester un média engagé, qui s’oppose au
sensationnalisme et fait de l’enquête approfondie son leitmotiv.
Enquet’Action, comme média indépendant, qui fait du journalisme progressiste et percutant, opte pour un
modèle économique original, loin de la publicité. Il se rend tout droit vers un business model mixte encore plus
viable basé non seulement sur les dons, les financements, les levées de fond mais aussi les abonnements
en ligne payant, afin de consolider son indépendance financière et se pérenniser.
Offrir des contenus de qualité a un coût, admettent ceux et celles qui ont déjà fait l’expérience. Nous traitons
d’enjeux de société négligés ou peu traités en profondeur dans les médias traditionnels en Haïti. A ce jour, les
différentes thématiques documentées sont entre autres: Le cancer, le cancer du col, les accidents de la route,
la gestion des déchets, les maladies cardio-vasculaires, les bébés Minustah (enfants laissés par les agents de
la Minustah), les carrières de sable, la transidentité et les LGBTI, les incendies de marchés, la légitimité des
Premières dames, les tentatives d’implantation du baseball, la production nationale, les projets d’exploitation
minière et l’absence de service de lutte contre les incendies.
Ainsi, en tant que média qui fait du journalisme utile, nous contribuons à introduire dans le débat public des
problématiques importantes abordées occasionnellement par les médias comme sujets d’actualité et donc
traités superficiellement. Il est l’unique média haïtien qui en moins d’un an a remporté deux Prix internationaux
glorifiant la qualité de ses contenus : Le Prix francophone de l’innovation dans les médias et fait partie des trois
lauréats dans la catégorie Blog et Innovation Média des Prix Africa 3535 en 2019. De juin 2017 à date, EA a
publié plusieurs dizaines d’enquêtes et/ou reportages de fond – certains.es sont des séries d’articles –repris.es
par des médias haïtiens et étrangers dont Haïti Liberté, Mag Haïti et Agora Francophone (Europe).
Nous voulons nous inscrire dans la longue tradition de « communication rebelle », refusant d’accepter les
propos officiels pour vrais et mettre en lumière les mauvaises intentions des pouvoirs politiques et
économiques. En plus de son caractère progressiste, donc axé sur la lutte, le changement social et la remise
en question du statu quo, c’est un média qui veut lutter contre les politiques stupides et cruelles, et cherchant à
éveiller les esprits endormis. En tant que contre-pouvoir, Enquet’Action s’active à trouver ce que cache le
paravent des discours officiels. Nous plaçons notre démarche dans la logique de la fameuse phrase du pionnier
du grand reportage en France, Albert Londres : « Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du
tort. Il est de porter la plume dans la plaie ».
Enquet’Action publie en quatre langues : anglais, français, espagnol et créole. Nous faisons du journalisme
multimédia, du journalisme de solutions, du journalisme environnemental, du journalisme économique, du
journalisme santé et du journalisme sensible au genre et du journalisme multimédia. Nous publions des
entrevues, reportages, dossiers, interviews, reportages en profondeur et enquêtes journalistiques. Nous
sommes intéressés aux questions liées à l’économie, la justice, l’environnement, etc.

Notre équipe comporte des journalistes chevronnés et expérimentés qui ont déjà fait leur nom dans leur
domaine respectif. Ce sont des professionnels crédibles et irréprochables pour la qualité de leurs réalisations et
convaincus de l’importance d’un journalisme de qualité dans un pays comme Haïti. « Réaliser des
investigations journalistiques sur des sujets d’intérêt public afin de rappeler aux pouvoirs leurs obligations,
dénoncer les abus et les atteintes à l’intérêt général et pousser les acteurs à rendre des comptes à la
population », tel est notre objectif.


Milo Milfort,
Editeur en chef, @milforthaiti


Né en 1987, Milo Milfort est spécialiste en Management des Médias, professionnel en Communication sociale ;
consultant média et journaliste d’investigation avec plus d’une décennie d’expérience. Il publie dans les
prestigieux médias du pays mais aussi des piges pour différents médias internationaux d’envergure. Il a étudié
la Communication sociale et l’Administration publique à l’Université d’État d’Haïti et en 2021, a décroché un
master en Management international des médias à l’École Supérieure de Journalisme (ESJ) de Lille en France.
Il est membre fondateur du Kolektif 2 Dimansyon (K2D). Depuis 2017, il coordonne l’unique média
d’investigation en Haïti, Enquet’Action. Milo Milfort est aussi correspondant permanent de l’agence espagnole
de nouvelles EFE en Haïti depuis 2017. De 2011 à date, il a gagné plus d’une douzaine de prix,
reconnaissances, bourses et distinctions internationales et nationales dont le Prix francophone de l’Innovation
dans les médias en 2019 et le Prix Philippe Chaffanjon du journalisme multimédia en 2022.


Francesca Theosmy,
Editorialiste en chef

Francesca Theosmy détient une licence en Communication sociale et un master en Sciences humaines et
sociales. Elle a travaillé en tant que journaliste et éditorialiste pour des médias en ligne et papier dont
Enquet’Action. Puis elle a collaboré avec une association d’éducation populaire. Ecrivaine, elle a pris goût à
l’écriture de fiction dès l’âge de neuf ans grâce aux contes que l’on se racontait à la belle étoile dans sa famille.
En dehors de la littérature, elle adore le cinéma, la pluie et le rara (festivité typique d’Haïti). Autrice de nouvelles
et romans contemporains, elle s’épanouit davantage dans les genres de l’imaginaire.

 

Lafontaine Orvild,
Editeur

Chercheur en Communication et médias, en tant que journaliste, Lafontaine Orvild a publié dans les colonnes
de AlterPresse, Ayiti Kale Je, WMBR, MIT Cambridge, Le Nouvelliste, InterPress Service et Enquet’Action. Il
est auteur et co-auteur de quatre ouvrages publiés chez L’Harmattan : Panser la Presse haïtienne.
Perspectives herméneutiques à une autorégulation pragmatique (2022), La reconstruction du leadership
spirituel en Haïti (2021), L'Université d’État d’Haïti dans les arcanes des médias. Le savoir et le sang (2020) et
Autopsie de l’autorégulation de la presse haïtienne. Considérations éthico-politiques (2019). Ses domaines de
recherche sont la communication sociale, la narratologie médiatique, la déontologie et éthique, l'autorégulation,
le journalisme d'investigation, la praxéologie, la pragmatique universelle et l'herméneutique critique.

 


Les membres de l’équipe :

  • Milo Milfort, éditeur en chef

  • Jeff Mackenley Garcon, Rédacteur en chef adjoint et responsable de la section Genre

  • Fabiola Fanfan, reporter et rédactrice

  • Djimiwood Delaporte, journaliste reporter d’images/monteur

  • Emanika Georges, reporter et rédactrice

  • Anne-Aise Vilmé, reporter et rédactrice

  • Mia Jn Julien, reporter et rédactrice


Révision et Editing :

Emsline Azor, Miguel Dumay, Wisline Louissaint, Djimmy Brissault

Graphisme et webmastering : Georges Harry Rouzier, Milo Milfort


Sans compter plus d’une dizaine d’autres collaborateurs.rices en Haïti et à l’étranger.

bottom of page