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Les femmes, proies faciles pour les gangs armés en Haïti

Le Groupe d’experts de l’Organisation des Nations unies (ONU) a publié le 18 octobre dernier un rapport accablant faisant état des violences sexuelles et liées au genre dont sont victimes les Haïtiens en général, les femmes en particulier, une situation préoccupante.


Le rapport précise que la violence sexuelle basée sur le genre (VBG) est due au système patriarcal et se manifeste entre autres, par l’accès limité des femmes à l’éducation, aux perspectives économiques et au système de gouvernement. Les femmes ne sont pas les seules victimes bien qu’elles soient les premières. Les garçons, les jeunes hommes et également la communauté LGBTIQ sont aussi victimes de viols, souligne le document. Le rapport onusien a révélé que les violences sexuelles liées au genre sont loin d’être toutes signalées. Les victimes de violences sexuelles ont toujours du mal à signaler leur viol, ainsi beaucoup de cas sont méconnus en raison de la stigmatisation, de la peur des représailles et de l’accès limité aux services essentiels.


Par ailleurs, le rapport précise qu’il est difficile d’obtenir des données précises. Ce, non seulement parce que certaines infractions liées aux violences sexuelles ne sont pas soulignées, mais parce que les organisations utilisent chacune des méthodes de collecte de données différentes.


VBG, tactique systématique des gangs armés


La violence sexuelle et fondée sur le genre est pour les gangs un instrument qu’ils utilisent pour terroriser, cibler les femmes et les filles en déplacement dans le cadre des guerres de territoires et aussi extorquer de l’argent dans les cas d’enlèvements, lit-on dans le rapport. Des femmes ont même été réduites à l’esclavage sexuel par les membres de gangs armés. Ils ont aussi révélé que les victimes interrogées n’ont pas voulu identifier leurs agresseurs et concluent que les chefs de gangs sont responsables en grande partie des viols commis par le membre de leur gang puisqu’ils sont complices de ces derniers.


Ainsi, les experts de l’ONU ont recensé entre mars et mai 2023, 49 femmes victimes de viols collectifs à Dèyè Mi, localité de Cité Soleil. Ces viols sont commis par les membres du gang de Terre noire. D’autres gangs ont également commis 18 viols collectifs, 15 viols individuels, dont un homme pendant cette même période, lit-on dans ledit rapport.


Par ailleurs, il est souligné dans le rapport de l’Organisation des Nations Unies d’autres cas de viols et d’assassinats enregistrés. Le cas d’une jeune fille de 17 ans agressée le 10 juillet 2023 par six membres du gang Kokorat sans Ras lorsqu’elle se trouvait dans un bus à destination des Gonaïves. Le groupe d’experts a également révélé des viols commis par les gangs d’Izo, de Ti Lapli et de Vitelòm.


À en croire ledit rapport, les gangs sont bien structurés. Ce qui permet clairement d’identifier quel groupe est à l’origine de tel ou tel acte. Parallèlement au service de la police nationale chargée de lutter contre les infractions sexuelles qui n’a signalé que 15 cas en 2021, 16 en 2022 et 9 en 2023 au mois de juin, les organisations locales signalent des dizaines de cas par mois.


Marie Annee CADET

Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF.


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