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Malnutrition aigüe sévère en Haïti : hausse de 30 % des cas, selon l’UNICEF

Les enfants haïtiens paient les frais de la violence armée qui s’installe dans le pays, particulièrement dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. C’est du moins, ce que révèle le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) dans un rapport d’enquête publié le 11 mai dernier. Le document accuse une hausse de 30 % des cas de malnutrition sévère chez les enfants haïtiens.



Plus de 115 mille 600 enfants sont menacés par la malnutrition aiguë sévère en 2023, alerte l’UNICEF dans son enquête. Ce nombre dépasse de loin celui de l'année dernière où 87 mille 500 enfants étaient en situation d’émaciation. L’enquête de l’institution onusienne souligne qu’un enfant sur 5 souffre de malnutrition dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. Cette zone, épicentre de cette vague de violences exercées en permanence contre les populations civiles, reste la plus touchée, selon le document.


« En Haïti, de plus en plus de parents ne parviennent plus à nourrir convenablement et à leur prodiguer des soins appropriés », déclare Bruno Maes, représentant de l’UNICEF en Haïti. Le responsable souligne que l’escalade terrible des violences perpétrées par les groupes armés empêche les parents d’amener leurs enfants dans les centres de santé. Le représentant croit que si cela continue, on avancera vers le scénario le plus triste, la mort. « Un nombre croissant d’enfants atteignent plus rapidement le stade de malnutrition sévère et mourront si aucune mesure n’est prise de toute urgence », prévient Bruno Maes.


Le rapport souligne également que le département de l’Ouest, foyer des gangs armés et des violences contre les droits humains, accuse à lui seul une hausse de 7,5 % de malnutrition aiguë. Ceci représente, selon l’organisation, 2 points de plus par rapport à la moyenne nationale.


L’insécurité contribue à restreindre l’accès des enfants aux services essentiels en matière de nutrition, de santé, d’approvisionnement en eau et d’assainissement, note le rapport. Selon les responsables, les affrontements entre bandes armées ont détérioré de manière significative, la situation nutritionnelle à l’échelle du pays. Ils soulignent que cette crise de malnutrition qui touche les enfants recoupe avec la grave crise de l’insécurité qui frappe le pays.


Pour l’UNICEF, cette crise a été aggravée par la résurgence de l’épidémie de choléra dont les enfants représentaient 46 % des 41 mille cas recensés. Des enfants âgés de moins de 14 ans, selon l’organisation. Alors que les autorités paraissent incapables d’atténuer la crise de l’insécurité alimentaire, le choléra et la malnutrition ajoutent un double fardeau que le système de santé national n’est pas en mesure d’enrayer, constatent les travailleurs de cette structure.


Cette malnutrition chronique ne sera pas sans conséquences sur les enfants victimes. Retards de croissance, impossibilité de développer pleinement leur capacité physique et cognitive, sont entre autres, les séquelles liées à la malnutrition. Ces effets pervers peuvent durer sur le long terme, selon l’UNICEF.



Jean Robert Bazile


Ce projet de contenus a eu le support de l’IFDD/OIF.

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