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Prévention de la transmission du VIH de la mère à l’Enfant, la MHAVVAS s’y engage

Pour clôturer l’année 2023, la Maison haïtienne d’Aide aux Victimes de Violences et d’Abus Sexuels (MHAVVAS) a organisé une séance de formation sur la prévention et la transmission du VIH de la mère à l’enfant ce jeudi 28 décembre. Près d’une trentaine de membres de l’organisation et d’autres structures ont répondu à l’appel.


10 heures du matin. Les locaux du Réseau haïtien des journalistes de la Santé (RHJS) s’apprêtent à accueillir les membres de la Maison haïtienne d’Aide aux Victimes de Violences et d’Abus sexuels (MHAVVAS), ici, à Delmas. Les responsables de l’organisation leur ont donné rendez-vous pour parler de la Prévention de la Transmission du VIH de la mère à l’Enfant (PTME). Une façon pour la structure de poursuivre sa mission d’accompagnement des femmes en santé physique et mentale.

 

Après s’être enregistré.es, les dizaines de participants.es se dirigent vers la salle de conférence de l’espace où une table remplie de livrets est installée. Tout autour, des Roll-Up comportant des messages de sensibilisation tels que : « Femmes, étant en âge de procréer, allez-vous faire dépister pour connaître votre statut sérologique ; prenez les médicaments antirétroviraux quotidiennement, car zéro détection équivaut à zéro transmission ou encore ; femmes enceintes séropositives, prenez les médicaments ARV. L’enfant que vous portez naîtra sans le virus. » 


Dans une ambiance de convivialité, la Dre Merlande Beauzile de l’Institut Panos, organisme travaillant notamment dans la santé publique, droit de l’enfant et la violence basée sur le genre, lance la séance. La formule questions-réponses est priorisée. Certaines interactions donnent lieu à des éclats de rire de temps à autre. La prévention des grossesses non désirées chez les femmes vivantes avec le VIH ou encore la prévention de la transmission du VIH d’une femme infectée à l’enfant est abordée comme piliers du PTME. Les facteurs de risques de la transmission de la mère à l’enfant également. 


« Il est possible d’attraper le virus à travers des rapports sexuels, par contact sanguin ou encore de manière verticale. C’est-à-dire de la mère à l’enfant. On va voir comment diminuer les facteurs de risques chez l’enfant dans le cas d’une mère séropositive ou une qui soit séronégative », annonce la Dre Beauzile à l’assistance. 

Sophia Chéry se réjouit d’en faire partie. « Ce genre de formation offre la possibilité de s’informer davantage sur la transmission ou encore la prévention du VIH », souligne la journaliste et membre de MHAVVAS.


L’une des particularités de cette activité est que tous.tes les participants.es, en plus de faire partie de la Maison haïtienne d’Aide aux Victimes de Violences et d’Abus sexuels, appartiennent à d’autres organisations. Ils/elles s’engagent à la répliquer. « Après cette séance, ce sera à moi d’aller sensibiliser d’autres jeunes qui sont en âge de procréer. Je demande à la MHAVVAS de laisser ces quatre murs pour aller sur le terrain et rencontrer les personnes », recommande Sophia. 




De la PTME pour une réponse efficace


S’il est vrai qu’il y a eu beaucoup d’avancées significatives dans la lutte contre le VIH, notamment en termes de médications, la transmission de la mère à l’enfant a été négligée. Ce qui a provoqué une hausse des cas de contamination à travers le monde dans les années 2000. Pour y faire face, les autorités sanitaires mondiales ont mis la Prévention de la Transmission Mère-Enfant (PTME) au cœur de la lutte. C’est ce que nous informe la Dre Merlande Beauzile, formatrice du jour. « Cette formation veut mobiliser les leaders communautaires à prendre conscience du rôle qu’ils/elles peuvent jouer dans l’établissement de la PTME dans le pays comme cela devrait être », ajoute la généraliste et responsable de formation à l’Institut Panos qui fait de la mobilisation et de la sensibilisation ses priorités. 


Selon Mme Beauzile, l’implication de toute la société haïtienne est primordiale pour maintenir les progrès réalisés au cours des dernières années. « La PTME n’est pas uniquement l’affaire des femmes enceintes. C’est également celle des femmes en âge de procréer. C’est l’affaire de tout le monde », affirme celle qui effectue sa spécialisation en santé publique. 


La Maison haïtienne d’Aide aux Victimes de Violences et d’Abus sexuels (MHAVVAS) réalise cette activité de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant dans un contexte où la violence sexuelle devient instrument des gangs armés qui prennent en otage une bonne partie de la capitale haïtienne. Dans plusieurs cas, les femmes victimes tombent enceintes et/ou attrapent des maladies sexuellement transmissibles. « Nous sommes conscientes de cette réalité. Étant une organisation de soutien aux femmes victimes de violences, nous voulons former des personnes qui pourront leur parler de la nécessité de se faire dépister et de protéger l’enfant qu’elles portent si elles sont déjà infectées du VIH », soutient Nytale Pierre, coordonnatrice générale de l’institution.  


Si pour l’instant, elle compte sur les participants.es pour aller vers les communautés, Mme Pierre promet que la MHAVVAS adoptera d’autres approches pour l’année 2024. « Si on doit faire du porte-à-porte pour parler de la violence et de ses conséquences, on va le faire. Si on doit demander aux églises et aux écoles des temps de paroles, on le fera », assure-t-elle.


Jeff Mackenley GARCON


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